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    La plume et l'épée

    Une Plume pour l'Epée

     

    Chaque soldat est un témoin. Chaque témoin est un écrivain potentiel.


    ou les publications des récits biographiques, témoignages, journaux de nos soldats.

     

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  • Ici c'est les coulisses, c'est derrière le rideau noir, derrière ce roman qui ne veut plus me quitter alors que le suivant voudrait sortir de mon clavier. 

    Ici c'est chez nous. C'est notre bistrot, notre canapé, notre petit coin pas si virtuel que ça. Si, si, vous verrez...

    Vous trouverez des extraits du roman, des textes tout nus, des bouquins que j'ai quitté à regret, des écrivains admirables, 

    des sites qui valent le détour, des mots, des mots, puisque nous les aimons.

    Pour commander La moitié de l'homme en noir, c'est ici: La moitié de l'homme en noir

     

    C'est qui cette Cathy?

    C'est quoi ce blog?

    Cathy Galliègue est née en Picardie. Champs de betteraves et petites maisons en briquettes rouges, peupliers sur le chemin des écoliers, son imagination prolixe se développe dans ce décor sans relief.

    On la retrouve souvent allongée sur le sol, mâchouillant son capuchon de stylo, fabriquant sur le papier un monde plus beau. Et puis elle va s'élever vers les sommets arrondis du Haut-Jura, elle passera même la frontière et sur les bords du Léman, elle apprendra à parler couramment le vaudois mais à son rythme, tranquillement. Effectivement, il n'y avait pas le feu au lac.

    À cette époque, elle va devenir blogueuse par accident de rencontre. Et les nuits ne seront jamais assez longues. Écrire, encore, sur tout, partout. Et puis la vie parisienne. Drôle de vie. Elle n'aimait ni le métro ni la foule grouillante ni le bruit des klaxons.

    Mais une attachée de presse ne peut être que citadine et branchée. Alors elle court sur dix centimètres de talons de luxe, un énorme sac griffé à la main, deux téléphones au moins, elle boit des coupettes dans les soirée VIP... elle joue son rôle. Mais en douce et en pijama pilou, elle écrit. Un jour, sait-on jamais... Et "La moitié de l'homme en noir" est né.

     

     

    "Et puisque l'écriture est une maladie chronique qui rend celui qui s'y adonne meilleur chaque jour, je ne veux surtout aucun acharnement thérapeutique" ajoute-t-elle, tout sourire.

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  • Cruel quotidien de l'écrivain génial mais ignoré

    Tout d'abord, quand on se lève un matin avec cette révélation qui nous transporte illico en état de lévitation, quand on accepte finalement de se rendre à l'évidence, de capituler devant ce talent incroyable qui cogne à la porte de notre cerveau bouillonnant, quand du jour au lendemain l'avenir s'illumine « bon sang, mais bien sûr! je suis écrivain, je ne peux pas priver plus longtemps les millions de lecteurs qui attendent, regards gourmands et bave aux lèvres, que je leur livre enfin le jus de mon crâne génial! allez hop, on rigole plus, j'arrive, ça va causer! », une fois donc, disais-je que le processus s'est mis en branle, préparez votre armoire à pharmacie et remplissez votre bar. Vous allez devenir, si vous ne l'êtes déjà, dépressif. Faut le savoir, c'est pas si grave, en plus on le sait, on écrit bien que torturé. Et de la torture, vous allez vous en infliger, c'est moi qui vous le dis.

    L'inspiration: imaginons pour faire simple que vous avez votre sujet, l'histoire, les personnages, tout. Reste plus qu'à écrire tout ça. Bizarre mais ça sonne pas d'emblée comme les belles phrases qui se télescopent dans votre tête quand vous essayez en vain de trouver le sommeil. Dans ces moments là, vous vous surprenez vous-même. Mais dans le noir, sans carnet ni ordi à portée de main, avec votre moitié qui ronronne à côté et que vous ne voulez pas déranger (même si tout le monde sait que vivre avec un artiste demande une bonne dose de compassion, on le vaut bien!), vous finissez par vous endormir, persuadé que demain dès l'aube, à l'heure où blanchi la campagne… mon cul! Demain, tout aura disparu et vous vous retrouverez en tête à tête avec le curseur qui clignote sur votre page word toute blanche.

    L'écriture: c'est parti. Cette fois, vous le sentez bien. Ca coule, ça vient tout seul, c'est magnifique. Vous enfilez les chapitres, vous souriez de bien être devant votre dextérité littéraire, vous vous relevez la nuit pour ne plus perdre aucune tournure, aucune idée, vous notez tout, tout le temps, vous oubliez de bouffer, de vous habiller, vous faites chier la terre entière, ou en tout cas tous vos proches et leur imposez la lecture de vos meilleurs passages. Bien sûr et avec tout leur discernement devant vos cernes violets et votre teint cireux, ils trouvent tout cela superbe. Gonflé à bloc par tant d'encouragements, vous continuez, des nuits, des jours, des semaines, des mois. Plus rien ne compte plus que votre oeuvre. Le jour béni du dernier mot arrive enfin. Relu, corrigé, re-relu et re-recorrigé. Parfait. On envoie!

    Les réponses des Dieux de St Germain: longue attente, on le sait, on s'y est préparé. On a bien lu sur les sites des éditeurs: entre un et quatre mois d'attente. Pour tuer le temps et bien trouer le cul à tous ceux qui vont vous vouloir, vous vous jetez dans l'écriture de votre deuxième chef-d'oeuvre. Vous allez leur en donner de la matière, tiens! Et les premières réponses arrivent. Lentement. Et c'est là que vous devez impérativement avoir du Prozac en stock et surtout un bon psy à qui vous allez lâcher des sommes considérables pour qu'il vous conforte dans votre obstination.

    Parce que vous allez recevoir à peu près de tout et vous allez surtout essayer de décrypter le message subliminal qui se cache derrière chaque refus. Manuscrit retourné par une prestigieuse maison (alors que vous n'aviez pas joint d'enveloppe timbrée mmmhhh ç'est classe ça), accompagné d'une carte écrite à la main de l'éditrice avec ses coordonnées à elle (encore un signe).

    « Madame, Votre manuscrit a été lu avec attention. Hélas, il n'a pas convaincu le Comité de lecture. JE LE REGRETTE. Cordialement. »

    Et c'est sur ce « je le regrette » que vous allez tourner en boucle pendant des semaines. « Je le regrette »…on est bien d'accord que ça veut dire qu'elle, cette femme incroyablement délicate, elle le voulait mon bouquin, mais que d'autres abrutis du Comité n'ont rien compris. On est d'accord, non? Ben oui, c'est sûr…Epuisés, vos proches vous confortent et vous réconfortent, mais avec eux, ça coûte rien, ça les vide…simplement.

    Autre grande maison:

    « Madame, Nous avons bien reçu votre manuscrit et vous remercions d'avoir pensé aux Editions Tartenpion. Malheureusement, votre texte, en dépit de sa qualité, ne correspond pas à la ligne éditoriale actuelle de notre maison; nous sommes donc au regret de ne pouvoir en envisager la publication. En espérant qu'un autre éditeur pourra accueillir votre travail….bla bla bla… » Très très bon, tout ça! C'est non, certes, mais quand même « en dépit de sa qualité ».

    Donc, à ce stade ça sent bon. Et il reste encore 18 réponses à recevoir.

    Et il y aura LA réponse assassine. Celle qui va tout faire basculer. Celle qui vous fera pouffer de rire avec vos potes tant vous la trouverez infondée, haineuse, incompréhensible. Celle-là aussi sera écrite à la main, pour bien vous montrer à quel point son auteur a pris son temps pour que vous compreniez enfin que vous êtes une sous merde.

    « Madame, Votre roman cumule plusieurs défauts assez criants. Le style est maladroit, alternant entre emphase, banalités et familiarités, il manque complètement d'unité. L'héroïne n'est pas très attachante et ce dès le début. Elle se lamente sur ses tracas la plupart du temps, se ravisant parfois le temps d'un « j'étais arrivée (…) à me hisser en tête des blogueuses influentes. » Ce récit de ses aventures avec Tom et d'autres hommes est donc difficile à lire, tant ces personnages manquent de caractère et de vraisemblance. »

    Et là, vous n'aurez plus du tout envie de rire. Vous allez la relire, encore et encore, chercher la tronche de cette connasse au service des manuscrits sur Facebook (sûr que c'est une mal baisée!) lui répondre et puis non, l'ignorer, et puis si mais alors au second degré, et vous prendre une bonne cuite pour oublier que vous n'êtes pas et ne serez certainement jamais écrivain.

    Toujours envie? Toujours en vie?

     
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  • Me, I and myselfEn coloc sous mon crâne

     

     

    Au fait, je m'appelle Emmanuelle.

    J'ai vu le jour il y a quarante et quelques années. À cette époque, je suis unique, sans parasites, brut de décoffrage, prête à affronter la vie avec paraît-il, de belles dispositions, de quoi me construire une vie plutôt idéale.

    Le problème, c'est les autres… Parfois c'est l'enfer.

    Ma tête s'est rapidement fait squatter par des colocataires assez infréquentables. Une lutte s'est alors engagée entre elles et moi. Non pas que je veuille à tout prix les faire dégager, mais au moins qu'elles se taisent et me laissent vivre en paix avec mon moi de base.

    Je les connais bien maintenant, j'en ai identifié quatre :

    La pétasse à l'eau de rose. Au minimum, elle veut être une princesse. Elle est rose à paillettes. Mièvre au possible, son répertoire c'est la sensiblerie. Tout ce qu'elle veut, c'est qu'on l'aime, avec un grand A et des cœurs partout. Elle est amoureuse tout le temps et de n'importe qui, elle est amoureuse de l'amour ou de tout ce qui s'en approche.

     

    La punk rebelle autodestructrice. Arrogante, provocatrice, elle dépasse toutes les limites. Elle fume, elle picole parfois, les méandres des paradis artificiels sont tellement plus beaux que la réalité des gens normaux. Son univers c'est les écorchés vifs, ceux qui brûlent la chandelle par les deux bouts, l'obscurité de la vie, torturer son corps et son esprit. Elle ne se fait aucun cadeau et écrabouille tous ceux qui voudraient la ramener à la raison. Parce que tout ce qui est raisonnable, elle déteste !

     

    La grosse feignasse aux goûts de luxe. Des journées entières, vautrée sous sa couette à ne rien faire d'autre que zapper à la recherche de ce qui se fait de plus débile à la télévision. À sa décharge, l'époque actuelle lui offre un vaste choix. La tentation pour elle de se laisser glisser dans le rien est omniprésente. Asseoir sa paresse dans un intérieur de bon goût, se laisser vivre à l'abri du besoin, faire du shopping avec une carte à débit illimité c'est tout ce qu'elle attend de la vie.

     

    La petite fille abandonnée. Craquante ! C'est ma préférée et elle le sait la chipie ! Elle a peur de tout, tout le temps. Elle ne veut pas être seule, elle veut qu'on la rassure, qu'on soit gentil et qu'on la laisse faire des bêtises. Tous les enfants font des bêtises, n'est-ce pas ? Elle prend son petit air désolé, se tortille un peu les mains, bafouille en demandant pardon, promet d'être sage et c'est gagné. Elle peut retourner jouer.

    Comme je ne les maîtrise pas toujours, j'essaie au moins mais souvent en vain, de faire régner un peu d'ordre. Que tout le monde ne parle pas en même temps, que chacun range son bordel, que l'on ne se marche pas sur les pieds, quand l'une parle que les autres soient à l'écoute de ce qu'elle a à raconter. C'est pas gagné tous les jours mais je suis tenace et je les dompte parfois… le temps d'une trêve.

    Le résultat de cette cohabitation, c'est une vie un peu décousue, plusieurs vies en une seule, parfois anarchique et parfois bien rangée, souvent douloureuse mais jamais sans relief.

     
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  • On ne s'habitue jamais au manque de l'autre. On accepte ce que l'on ne peut pas changer, on s'adapte.

    On enfile les jours trop longs comme un taulard dans sa prison avec en prime la liberté qu'il n'a pas, mais de cette liberté-là, on n'en fait rien d'autre qu'une interminable attente…

    Et le retour arrive. On se serre longtemps et fort, la porte même pas refermée. L'intensité des plus belles scènes d'amour du cinéma, la réalité des émotions en plus.

    Le bonheur presque douloureux du cœur trop longtemps habitué à ne plus s'emballer. Bouche ouverte, tordue, dans un mélange de joie et de souffrance, enfoncée dans le cou de l'autre, luttant pour ne pas laisser les larmes s'échapper, incapable d'articuler, ne voulant que sentir et goûter, absorber l'autre tout entier. Et le maintenir plaqué, soudé, dessinant du bout des doigts les lignes de son visage.

    Reprendre doucement son souffle, se laisser apaiser par les mots moelleux, se détacher finalement sans lâcher les mains, accepter de reculer un peu pour enfin regarder ses yeux.

    Et sourire.

    Le manque et l'étreinte

     

     

     
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