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    Un peu d'orgueil saupoudré de vanité...

    Retours et échanges ce soir avec les lecteurs du Edition " Salon du Manuscrit". C'était du bon, du très bon, du qui fait chaud, je ne résiste pas à vous faire partager:

    Comité de lecture public du salon du manuscrit, Lecteurs et auteurs, ce groupe vous est destiné pour échanger et dialoguer autour des œuvres déposées dans la semaine sur le site : www.salondumanuscrit.fr .Les discussions auront lieu tous les vendredi soirs de 19h à 21h.
    Le 16 janvier
    "La moitié de l'homme en noir " Roman de Cathy Galliègue
    http://www.salondumanuscrit.fr/…/cathy-gall…/Cathy_Galliegue

    Une belle accroche qui démarre avec l'infidélité d'une épouse, un style fouillé et suffisamment descriptif pour que les personnages soient croqués en profondeur, puis l'héroïne se trouve chassée, inutile de tout dire, l'histoire se tient et tient en haleine.

    Je viens seulement de commencer à lire (soit 40 pages) et j’ai déjà accroché ! J'aime les quelques touches d'humours et l'écriture "vraie" et efficace

    Je suis absolument d'accord, le style est excellent, vif , spontané et plein d'humour, l'histoire bien que classique nous emporte pleinement et ce grace au style qui permet la rencontre avec les personnages · 

    Pas d'eau de rose, ça reste réaliste

     

    Je n'aurai pas utilisé cette expression mais oui , tout à fait et cela est tres bien servi par votre style...

    d'accord je m'étais effectivement posé la question

    Je pense aussi que l'accroche très réaliste nous emporte tout de suite, et que l'histoire en elle meme quoi que commune nous appâte . Vous capturez bien votre lecteur.

    Roman trés dense, j'ai apprécié la narration avec une belle utilisation des dialogues. Le théme de ce livre m'inspirait peu mais au fil de la lecture , on entre aisement dans l'histoire. J'ai beaucoup aimé les envies de l'heroine commune à beaucoup de femmes pour finir avec un homme à la carriére athypique et méconnue...

    On ne s'ennuie pas !!

    On ne s'ennuie pas bien au contraire. C'est un très beau roman qui devrait rapidement se faire lire au salon.

    Votre roman est porté par un véritable style qui permet aux lecteurs de se projeter et de suivre le fil de l'histoire. Il y aura certainement d'autres retours tres prometteurs.

    Je tiens à preciser aussi que le titre est bien choisi ! Il y a de l'élégance dans ce mystérieux titre.

    L'important dans l'écriture chére Cathy est de ne pas laisser indifférent, et avec cet éditeur c'est le cas Prends le coté positif !

    J'espère que vous avez pu saisir le retour de vos lecteurs qui me semble dans l'ensemble "porté" par le style.

    Un super style, une histoire quotidienne qui nous prend . Bravo. Je vote.

     

    Ce texte ira loin, en tous cas, il le faut. 

     

    Un tres tres beau texte évoquant une histoire d'amour et d'infidélité bien " classique" néanmoins le suspens, l'intrigue et les personnages sont suffisamment fouillés pour que le texte ne soit pas laché par son lecteur.
    Tout cela servi par un style alerte et fluide qui mérite le détour.
    A lire. 

     

    comitédelecturedesmanuscritsduvendredi Un tres tres beau texte évoquant une histoire d'amour et d'infidélité bien " classique" néanmoins le suspens, l'intrigue et les personnages sont suffisamment fouillés pour que le texte ne soit pas laché par son lecteur.
    Tout cela servi par un style alerte et fluide qui mérite le détour.
    A lire. 

     

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  • Je te quitte et c'est définitif!

    Ils me disent tous que tu es belle, que tu as été généreuse avec moi, que je n’ai aucune raison de me détourner de toi, que je dois apprendre à t’aimer parce que c’est ainsi, parce que tu t’es offerte à moi et que bien sûr, tout le monde le sait, il n’est pas facile tous les jours de te suivre, mais que je pourrais faire preuve d’un peu de bonne volonté. 

    Voilà ce qu’ils me rabâchent, ces cons! 

    Aujourd’hui, c’est décidé, je vais te regarder en face, je vais t’expliquer une fois pour toutes combien tu n’es belle qu’à leurs yeux, combien tu es gluante et étouffante pour moi, combien ta beauté ne fait pas le poids face à ta présence bien trop encombrante. 

    J’ai tout essayé. J’ai fait semblant. J’ai souri, dansé, je me suis habillé pour te plaire et tu m’as regardé plaire à tous, fière de ton oeuvre. Ensemble, nous avons même été populaires. Ils voulaient tous être dans notre périmètre, profiter de notre aura, mais au petit matin nous nous couchions et au pied du lit, notre masque d’illusion laissait la place au vide insondable de notre détresse.

    Finalement, c’est plus joyeux que douloureux et même si mes yeux dégueulent jusque dans ma bouche, si je tourne en parlant seul dans ce cloaque en m’abreuvant de gin, si je cherche l’ultime courage de me détruire encore une fois dans l’espoir vain de te dégouter et que tu foutes le camp de ton plein gré, je te le dis, non, je te le beugle, ce soir je serai le plus fort!

     

    Le beau, l’intelligent, le mystérieux connard que je suis, celui qui a tout pour être heureux, cet ingrat, va se débarrasser de toi. Tu n’es qu’un mirage, je le sais! C’est fini, je ne te nourri plus, je ne suis plus ta marionnette, je ne t’héberge plus. 

    Ne t’inquiète pas, tellement d’autres te veulent, se battent, luttent, pactisent même avec le diable pour t’avoir même un petit peu, même à moitié, tu n’as pas fini de répandre ton instinct poisseux sur l’humanité tout entière. 

    Donne toi à eux puisqu’ils te veulent. Je te couche sur mon testament, je te lègue, je t’offre et j’offre ma gratitude en prime. Pour moi, tu n’as pas été un cadeau mais ce n’est pas ta faute.

     

     

    Tu vas me quitter, t’as compris? Je vais te bâillonner, t’étouffer, je vais te serrer plus fort que tu ne l’as jamais espéré, je vais te crever, salope! 

     

    Entre toi et moi, mon poison douloureux, ce soir c’est fini. 

     

    Ce matin, je me suis réveillé tout habillé dans mon canapé miteux. 

    À la télé restée allumée sans doute toute la nuit, une blonde qui en faisait trop et un grisonnant impeccable présentaient un liquide qui, photos à l’appui avant/après, promettait une fonte graisseuse hallucinante, sans aucun régime ni effort. 

    J’ai touché mes côtes. Pas de gras, rien à faire fondre, rien à attraper ni à dissoudre, à part peut-être moi tout entier. Les autres doivent avoir raison. Beau corps, belle gueule, leader charismatique, un peu écorché vif, exactement ce qui plait aux filles. Mais des filles, et puis des femmes, je n’en ai pas eues. Ou alors juste une nuit, une semaine, pour faire comme tout le monde. Une seule s’est accrochée malgré mon indifférence absolue. Elle était ma distraction, j’étais son premier amour. Mathilde. La pauvre.

     

    J’ai éteins. Regardé le plafond jauni par la nicotine et puis les murs. Bordel dans cet appart. Non, bordel, ça fait presque vivant. Ici, c’est le néant. La vaisselle s’empile dans l’évier gras, la cuisinière est maculée de projections de graisse jaunâtre. Ça pue. Ça pue la solitude et la crasse. Sur le tapis dégueulasse, des chaussettes, une bouteille vide, ma ceinture, le petit ours oublié par mon neveu, un vieil album photos, des miettes, des tâches, du croustillant sous les pieds nus. Et j’ai honte de ne même pas avoir honte.

     

    Vestiges de ma triste existence, comme autant de preuves de mon inutilité. Je suis navré mais impuissant. Je me dégoute mais j’ai l’habitude. Dans une lassitude immense, je me lève, je ramasse ma ceinture, une belle ceinture en cuir tanné par les années. 

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  • La moitié de l'homme en noir...c'est quoi?Emmanuelle n'imaginait pas quitter la beauté sauvage de son Jura, sa belle vie à l'abri du besoin, son mari anglais… et se retrouver dans le 16ème arrondissement parisien.

    Le contraste fut violent. Il y avait forcément un sens caché à cet exil. Un but ultime. Quelque chose. Ou quelqu'un.

     

    Elle détestait le snobisme mais cultivait la sophistication. Elle avait peur de tout mais ne se faisait jamais assez mal. Son corps avait été le théâtre de ravages insoutenables, elle n'avait pourtant jamais vécu la guerre.

    Sa recherche du vrai l'avait conduite sur les chemins les plus médiocres et les plus violents, mais elle avait poursuivi sa quête.

    Emmanuelle était une rêveuse. Elle croyait fermement que le bonheur, si on le veut vraiment, on va le chercher avec les dents !

    Elle s'était imaginée vivre une passion dévorante avec un artiste peintre fou, avec un écrivain torturé, ou un architecte excentrique. Alors elle a jeté sa vie dans ceux qui la choisissaient, espérant une surprise, de la fantaisie, un cocon protecteur en dehors des conventions, un héros.

    Elle n'avait pas intégré la version militaire, flic ou pompier à la liste de ses possibles.

    Et pourtant, Tom est arrivé. L'homme au corps de danseur et aux capacités de tueur. Ou de sauveur. Un homme du GIGN.

    Ils n'avaient rien pour se comprendre, ils avaient tout à s'apprendre. Deux êtres déséquilibrés qui ensemble ont trouvé l'équilibre. Deux êtres aux antipodes, l'un rêvant de faire partie de l'histoire, l'autre s'évertuant à oublier la sienne.

    Emmanuelle et Tom, rien ne prédisposait à cette rencontre. L'histoire de cette femme morcelée et de cet homme en noir, ira bien au-delà de ce qu'une histoire d'amour peut raconter. Il aura fallu la lutte, la souffrance, puis l'acceptation.

    Il aura fallu se faire mal pour enfin se faire du bien. Tom est devenu la meilleure moitié d'Emmanuelle. Il a comblé les parties manquantes, lui a redonné la mémoire. Avec lui, elle a appris à ne plus être la moitié de rien.

    Juste la moitié de l'homme en noir.

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  • Cul de sac

    Te souviens-tu de ces tous premiers soirs, ceux des gestes élégants, des regards profonds, de ta délicatesse, te souviens-tu comme nous nous étions promis de ne pas être les pansements de nos blessures passées ? 

    Mon pauvre amour, au moment même où nous nous faisions cette promesse, tu étais déjà collé sur mon échancrure béante. Tu colmatais, tu protégeais, tu soulageais, j'en oubliais la plaie, je me laissais cicatriser doucement, en confiance entre tes mains expertes.

    Tu ne t'en apercevais pas, mais tous ces bienfaits dégoulinaient de mon corps au tien, se répandaient sur tes blessures, je les voyais se refermer, chaque jour moins douloureuses que le précédent, tu lâchais du leste, je distillais des petites doses de bonheur sur tes écorchures, je soufflais sur le mal. Nous nous sommes délicieusement réparés.

    Ce qui se passait dans ta tête restait inaccessible. J'étais attendrie par ce mystère, cette sensibilité qui suintait de chacun de tes pores. Je ne voulais rien bousculer, ne pas gratter là où ça fait trop mal, juste être à l'écoute de tes yeux et apprendre à décrypter tes sourires.

    Tu répondais à mes questions par des questions, une petite pirouette et on change de sujet. Ainsi, nous pouvions passer des nuits entières à parler sans que jamais tu ne dévoiles ce qui se passait réellement entre toi et la dizaine d'habitants qui peuplaient ta tête.

    Tu vois comme j'ai été patiente ?

    Tu vois comme il faut aimer pour te suivre dans ton tempo, aussi pudiques avec les mots qu'impudiques avec nos corps livrés sans retenue à nos débordements charnels ?

    Comment peux-tu me malmener avec autant de gentillesse et d'indifférence ? Comment peux-tu me laisser simplement attendre ce que l'on t'a appris à ne jamais laisser paraître ?

    Fous-moi la paix avec tes « Coucou » du bout du monde ! Laisse-moi juste avec mes souvenirs. Garde le ton amour ! Bien au chaud, bien planqué ! Mets ton corps en danger chaque jour mais surtout protège bien ton cœur de mes élans désespérés !

    Alors, nom de Dieu ! Mon amour infernal, dis-moi que j'ai tort, dis-moi juste que tu n'as pas assez de mots pour tant d'amour. Dis-le et je te donnerai ma vie, j'accepterai la tienne… les tiennes. Sors de ton bocal, ouvre les vannes !

    Je sais que ça bouillonne là-haut, je sais que derrière la façade si calme, c'est la tempête dans ton crâne. Si tu restes coincé là, tu vas boire la tasse de ta vie, te noyer dans ton propre jus et je ne pourrais rien pour toi ! 

    Je commence à penser que le cœur s'est invité dans le cul. Et qu'il n'aurait pas dû.

     
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  • La rouquine en corolle verte– Tu es magnifique. Me disait-il, sans l'ombre d'un doute dans la voix.

    Je ne m'étais jamais trouvée magnifique, mais si cet homme-là le pensait alors je voulais bien faire semblant de le croire.

    Je relevais ma longue tignasse rousse en chignon – il aimait toujours ma nuque découverte – et je me plantais devant le miroir au-dessus du lavabo…

    Est-ce que cette image est magnifique ?

    Je me souviens les avoir longtemps regardés jouer. Et un jour, je m'étais approchée du groupe dans la cour de récréation. Avec des vraies manières de fille, je faisais valser les godets de mon nouveau manteau vert en faisant des petits demi-tours sur les pointes. Ça s'ouvrait comme une corolle, c'était très joli.

    Assez joli pour que je me paye l'audace d'espérer que le beau petit garçon blond voudrait être mon copain. Il m'a propulsée au centre de la ronde, j'ai d'abord cru que c'était pour jouer, mais devant tous les visages édentés et hilares il a scandé avec un rire méchant « Emmanuelle heuuu, elle est pas belle heuuu !!!! »

    Les autres ont repris en cœur.

    J'aurais voulu me sauver tout de suite. Courir chez mémé, jeter mon manteau, lui raconter mes misères et me faire consoler.

    Je suis rentrée à la maison après l'école. Ma mère était là, agacée par je ne sais quoi. Ça se voyait quand ça n'était pas le moment. J'ai posé sur la table de la cuisine les deux clichés qu'on nous avait distribués le jour même. Photo de groupe et photo individuelle, la frange coupée de travers, le sourire forcé, le col de mon sous-pull orange godillant jusqu'au menton.

    Je n'aurais pas dû lui raconter mon humiliation publique. Que pouvait-elle me dire ? Elle ne supportait pas mes larmes pour des raisons aussi futiles.

    Et elle avait mal à la tête.

    En jetant un œil distrait sur ma photo, comme un constat sans appel mais pas dramatique, elle a donné raison au petit garçon blond en soupirant « heureusement que tu es intelligente parce que c'est vrai que t'es pas belle… »

    Intelligente… C'est le docteur qui lui avait dit. Après une angine pas soignée qui avait tournée en méningite, je m'étais réveillée de sept jours de pseudo coma avec une faim d'ogre et un vertige me bloquant net en haut des escaliers.

    Gracieuse, j'avais descendu les marches sur les fesses en m'accrochant à la rampe et avec un parfait accent picard, j'avais réclamé des patates.

    Il fallait que l'on sache si mon cerveau n'avait pas un peu morflé au passage. Il était nickel. Ma mère était fière cette fois. Non seulement je n'étais pas neuneu, mais les tests disaient que la petite irait loin.

    Alors, non, je ne trouvais pas cette image magnifique. Il était trop tard pour qu'on me fasse croire ça. Mais j'avais appris à la rendre harmonieuse. Ma singularité avait fait le reste.

     
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