• Quand on veut on peut!

    Ou comment j’ai écrit un roman au milieu d’une forêt, sans internet et à poil.

     

    Quand on veut on peut!

    Non, je n’ai pas été enlevée par une tribu de réducteurs de têtes en forêt amazonienne. On ne m’a pas ôté tous mes vêtements de force et collé un ordinateur entre les mains en m’ordonnant d’écrire une belle histoire et que j’avais plutôt intérêt à m’y mettre parce que des réducteurs de tête énervés, ça réduit. 

    Non. 

    On peut vivre en région parisienne, avoir une vie presque normale (si on considère que vivre en région parisienne est normal, ce qui n’est pas mon cas) on peut donc, disais-je, être madame presque tout-le-monde et décider de s’extraire du bruit, des gens, des magasins (le plus dur a été de renoncer au shopping chaussures et de ne plus porter de talons aiguilles), de se connecter au monde virtuel au prix d’efforts insensés à notre époque, et de vivre à poil.

     

    Ceux qui ont lu le fruit de mon travail acharné comprendront du coup que le récit de mon installation dans un centre naturiste est tout ce qu’il y a de plus réel.

     

    Ceux qui ne l’ont pas lu…il n’est jamais trop tard pour bien faire.

     

    Ce chalet n’est pas une petite boite en bois comme on en trouve au bord des étangs à pêcheurs. Ce chalet est ma maison, ma deuxième maison qui est devenue la première. C’est très beau, très cocoon, très dans la forêt, avec un toit très percé, mais ça on le découvre au fil des intempéries et on s’équipe de sceaux. Il n’y a pas de voitures qui circulent dans les allées, c’est interdit, sauf les mercredis et vendredi après midi et au pas, s’il vous plait. Il n’y a pas de réseau, enfin si un petit peu, si je monte sur la mezzanine et que je me colle la joue à la vitre, il y a des gens nus qui se promènent, il y a un sauna que l’on nomme entre nous « radio sauna », parce que c’est là que ça déblatère à tout va, il y a une piscine l’été, une salle de sport, un resto mais… il n’y a pas d’internet dans les chalets.

    Et il y a une salle wifi. 

    À l’ancienne, je faisais donc la liste des informations à googeliser sur mon grand cahier et, ordinateur dans ma sacoche en bandoulière, à poil en été et en bottes Aigle, doudoune et bonnet en hiver, je me rendais à l’entrée du centre, trois cent mètres de petits chemins boueux, pour atteindre la fameuse salle wifi. 

     

    Je ne suis jamais allée en prison, pas encore, mais j’imagine assez bien la chaleur d’un parloir quand je suis installée confortablement sur ma chaise en plastique dans ce local aux murs couverts de grands panneaux faits mains, comme un exposé de CM2, expliquant la naissance du centre il y a une cinquantaine d’années. Pas envie d’y trainer des lustres.

     

    Du coup, pas de facebook, pas de blog, pas de twitter, rien. Je lis mes mails, je fais mes recherches, je prends des notes ou des copiés/collés et je retourne dans ma grotte. Et j’écris.

    Et un jour d’octobre, alors qu’il n’était plus question d’écrire nue mais que j’avais pris l’habitude de ne plus avoir l’habitude d’internet, un jour j’ai mis un point final à La moitié de l’homme en noir. 

    Et j’ai été super fière! 

     

    À l’heure où j’écris ces lignes, je suis sous ma couette, dans mon chalet, dehors il gèle mais ici il fait bon. J’irai publier ça demain. C’est ma routine: le local wifi deux fois par jour, matin et après midi, ça fait 1.2 km. 

     

    Voilà pourquoi vous ne me trouverez jamais en ligne le soir, voilà pourquoi je n’ai pas toujours la possibilité de répondre dans la seconde, voilà pourquoi j’écris mon deuxième roman à l’abri du monde, comme une sauvage presque pas connectée.

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  • Commentaires

    1
    Lundi 19 Janvier 2015 à 23:35

    je cherche des personnes pour écrire et dessiner mes divers projets. Merci pour toute aide et conseils. Marielle

    2
    chris isere
    Mardi 20 Janvier 2015 à 12:50
    Joliment écrit et façon de vivre au naturel cool
    Koi de plus naturel que de vivre nu et pieds nus
    au plaisir de lire ces romans
    Chris
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